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Communauté de l'Arche
Non Violence et Spiritualité

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Statuts de l'Arche

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   Table des matières

 

I. FONDEMENTS ET ORIENTATIONS


1. UNE FONDATION POUR UNE MISSION


1.1. De la fondation à aujourd'hui : éléments de l'histoire

1.2. La Communauté aujourd'hui : actualité et mission

2. LES PRINCIPES FONDATEURS


2.1. Conversion intérieure et spiritualité de la relation

2.2. Non-violence

2.3. Service, partage et travail

2.4. Simplicité de vie

2.5. Cohérence et responsabilité

2.6. Solidarité

3. LA CHARTE


4. L'ENGAGEMENT


4.1. Le sens de l'engagement

4.2. Un engagement commun, des expressions diverses

4.3 Formule d'engagement

II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT


5. MISSION ET CHAMPS D'ACTION DE LA COMMUNAUTE DE L'ARCHE


  5.1. Conversion et connaissance de soi

5.2. Le travail relationnel

5.3. L'engagement social

5.4. L'engagement politique pour la paix et la justice

5.5. Les choix économiques

5.6. Les choix écologiques et éthiques

  5.7. Enracinement spirituel et ouverture aux autres traditions

6. LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTE DE L'ARCHE


6.1. Les Engagé(e)s

6.2. Les Ami(e)s

7.  FORMES DE VIE DANS LA COMMUNAUTE DE L'ARCHE


7.1. La Vie du pays ( ou ensemble linguistique /continental )

7.2. Maisons et groupes communautaires

7.3. Groupe projet

7.4. Groupes locaux

7.5. Fraternités

8. ACCUEIL ET FORMATION


8.1. Accueil

8.2. Formation

9. ORGANISATION


9.1. Organigramme de la communauté de l'Arche Internationale

9.2.  la Responsabilité générale et internationale de la Communauté de l'Arche : Le-La Responsable général-e ou le Collège des responsables internationaux

9.3. Le Conseil International et le Chapitre Général


9.4. Les modes de décision

9.5. Résolution des conflits : l'"Ombudsman"

9.6. Finances

III. ANNEXE


ORGANIGRAMME INDICATIF DU TRAITEMENT DES CONFLITS



 
I. Fondements et orientations

 

 1. Une fondation pour une mission



1.1. De la fondation à aujourd'hui : éléments de l'histoire

    1.1.1. - Racines
        1.1.1.1. Gandhi " l'inspirateur " (1869-1948)

Gandhi n'a pas inventé le concept de non-violence. L'ahimsa que Gandhi définissait comme " la bienveillance envers tout ce qui vit " fit son apparition aux Indes au VI° siècle avant notre ère au sein du Jaïnisme. On en trouve des éléments dans le Premier Testament. L'ahimsa, qui se définit également comme le refus catégorique du recours à la violence, fut aussi développé par le Bouddha. Quatre siècles plus tard, le " Sermon sur la montagne ", dans l'Evangile, donne un enseignement analogue.

Mais c'est à Gandhi que nous devons d'avoir dégagé un nouvel horizon à l'humanité souffrante en étant le premier " leader " à penser la non-violence, "attachement indéfectible à la force de la vérité" (Satyagraha), non seulement en termes d'éthique mais aussi en termes de stratégie politique. Il en a fait un instrument d'émancipation et de libération. Il en a expérimenté concrètement l'efficacité dans ses luttes en Afrique du Sud et pour la libération de l 'Inde. Il a établi toujours un lien étroit entre la spiritualité, l'éthique non violente et l'action sociale ou politique, entre la fin et les moyens. Il nous a montré aussi que pour transformer une situation qui génère la violence, il faut mettre en place un " programme constructif ", c'est à dire commencer à réaliser ce que l'on revendique sans attendre l'issue du combat.
 
1.1.1.2. Lanza del Vasto " le fondateur " (1901-1981)

L'Arche a reçu cet héritage gandhien par "Shantidas"("Serviteur de paix", nom que Gandhi donne à Lanza del Vasto), par sa parole, son action et son engagement..

" Gandhi est venu nous montrer le pouvoir, sur cette terre, de l'innocence absolue. Il est venu prouver qu'elle peut arrêter les machines, tenir tête aux canons, mettre en péril un empire…Cette vérité-là nous la savions depuis toujours, nous chrétiens. Mais elle était restée chez nous si dépareillée, si étrangement contraire à tout ce que le monde et les hommes nous ont enseigné que nous ne savions qu'en faire. Nous la tenions entre des murs d'église et dans l'ombre du cœur. Il a fallu qu'il vînt, lui, l'Hindou, nous apprendre ce que nous savions depuis toujours. " Lanza del Vasto.

Lanza del Vasto a revisité la non-violence de Gandhi en Catholique Romain ; toute la culture et le style de vie de l'Arche en sont marqués :

· Dans des " commentaires de l'Evangile ", il a mis en évidence la non-violence de Jésus dans son enseignement, dans sa vie et sa mort.

· Il a repris de manière originale des récits bibliques, voire quelques dogmes catholiques. Il en a fait des éléments référents de son enseignement (la Genèse, le péché originel, le Déluge, Noé et l'Arche, les différentes Alliances bibliques, la Trinité).

· Il a proposé - et parfois composé - prières, chants, rites, célébrations qui se voulaient ouverts à l'universel et à l'inter-religieux mais qui étaient, en fait, le plus souvent imprégnés de références judéo-chrétiennes. Tout cela fait partie de la culture de l'Arche.

· Il s'est inspiré, pour fonder " l'Ordre de l'Arche ", certes des ashrams gandhiens, mais tout autant des ordres religieux catholiques.

      1.1.2. Une fondation : " l'Arche "

1937

Vers les sources du Ganges, Shantidas reçut l'appel à fonder l'Arche.

1944

Quelques jeunes gens demandèrent à le suivre. A Paris, un atelier d'artisanat s'ouvrit, et Shantidas commença à donner son enseignement.

Il écrivit les statuts de "l'Ordre laborieux de la paix", devenu rapidement par une soudaine boutade ou intuition du fondateur "l'Arche" (Arnaud de Mareuil: Lanza del Vasto p.189)
 
1948

La première Communauté de l'Arche fut fondée.

La naissance de cette Communauté de " Tournier " avec sa Règle de vie, ses vœux, marque une étape décisive dans la fondation de l'Arche. C'est, en quelque sorte, son acte de naissance.

La gestation de l'Arche a été profondément marquée par la personnalité de Shantidas, par la puissance de sa pensée philosophique et théologique, par son engagement personnel dans des actions non-violentes, par la cohérence de sa pensée et de sa vie, par son sens de la beauté et de l'harmonie.

La fondation de l'Arche, dans ses différentes étapes, doit beaucoup à d'autres acteurs que Shantidas : à son épouse, Chanterelle, sans laquelle, peut être, il n'aurait pas fondé de communauté ; à ceux qui l'ont suivi et qui se sont engagés dans l'aventure ; à ses successeurs, Pierre Parodi et Thérèse, Jean-Baptiste Libouban et Jeannine ; à ceux qui, au fil de l'histoire, ont ouvert des voies nouvelles dans des contextes différents.

Le pouvoir évocateur et quasi mythique du mot " Arche " synthétise les intuitions du Fondateur. L'Arche, c'est l'Arche de Noé, refuge et gardien de germes de vie en péril.

Mais l'Arche c'est aussi l'arc-en-ciel, signe d'alliance de Dieu avec les hommes, réconciliation des hommes entre eux par la non-violence, réconciliation religieuse, réconciliation avec tous les vivants, ce qui commence par la réconciliation avec soi-même, conversion personnelle, cohérence et unité de vie.

La croix choisie par Shantidas pour marquer l'adhésion à l'Arche, a été également un symbole marquant : l'unité originelle perdue est rétablie par la croix.

Après tâtonnements et va-et-vient entre le développement de sa réflexion et de ses expériences de vie solitaire et communautaire, les intuitions de Shantidas se sont cristallisées peu à peu dans un corps de doctrine, " l'Enseignement de l'Arche ", et par la fondation de " l'Ordre de l'Arche " avec ses trois piliers : " vœux, règle, vie commune ".

Au fil des années, Shantidas a développé " l'Enseignement ", oralement par des causeries, des conférences, des camps de formation, et l'a consigné par écrit dans le bulletin " les Nouvelles de l'Arche " et dans ses livres.

1948-1975

Les Compagnons et les Compagnes de l'Ordre regroupés en communauté de vie autour de Shantidas et de Chanterelle ont été ces années, le cœur et le modèle le plus accompli de l'Arche. Cette communauté s'est déplacée géographiquement, de Tournier à la Borie, après un long séjour à la Chesnaie, mais a gardé une structure de base qui a perduré.

Qui a composé cet Ordre de l'Arche ? De fait, malgré l'ouverture théorique à toutes les religions, ce sont des chrétiens, presque tous catholiques comme le fondateur, qui ont engagé radicalement par vœu la totalité de leur vie personnelle et familiale dans une vie communautaire de type monacal et marginal.
 
Monacal

· Pas de biens personnels ; caisse commune ; vie simple et ascétique.

· Rythme religieux de la vie quotidienne : exercices spirituels, méditations, prières, rappel, jeûne, silence.

· Règle de vie : obéissance en conscience à cette règle et aux chefs; coulpe pour reconnaître les manquements à cette obéissance.
 
Marginal

· Célibataires et familles vivant dans une communauté rurale avec un style de vie à part : habit spécifique, végétarisme strict…

· Recherche d'autarcie économique et d'indépendance par rapport aux grandes structures d'éducation (école à l'intérieur de la Communauté), de justice (vœu de coresponsabilité de la justice dans l'Ordre), de sécurité économique.

Refus de se laisser enfermer dans le développement technique moderne : le moins de machines et d'installation électrique possibles.
 
Au fil des années, avec le nombre croissant de familles avec enfants, et l'expérience aidant, ces aspects monacaux et marginaux se sont modérés. Les Compagnons se sont inscrits à la sécurité sociale agricole; pour le secondaire, des enfants sont allés dans des collèges; une camionnette s'est révélée nécessaire. La Règle s'est adaptée au rythme de vie des familles; la coulpe a été abandonnée.

D'autres formes d'engagement sont nées: certaines éphémères comme "les frères de peine" ou les "fidèles"; d'autres, comme les "Alliés" ont continué au-delà de 1975 mais ont évolué. A l'origine, les Alliés faisaient une Promesse à Shantidas; ensuite ce fut une Alliance avec Shantidas, Mohandas et les Compagnons qui " les enseignaient à servir".

Shantidas, Pèlerin à travers le monde, a lancé des groupes " d'Amis de l'Arche" qui ont approfondi son enseignement.

Des Compagnons et des Compagnes ont été envoyés en mission, en particulier dans l'action non violente avec la création de "l'Action Civique Non-Violente".

Des "communautés mission" ont vu le jour au Maroc, à la Ville Neuve de Grenoble, aux Truels du Larzac. Un essai de fondation de communauté en Argentine a duré trois ans.

Ce "refuge et ce bastion" qu'a été cette communauté de vie, s'est révélé extrêmement fécond et dynamique. A partir d'elle sont nés et se sont développés:

· L'action non-violente en France et au-delà (contre la guerre d'Algérie, lutte contre le nucléaire, le Larzac, les jeûnes à Rome pendant le Concile et bien d'autres actions.)

· D'autres communautés de familles liées à l'Arche ou non.

· Des retours à la terre, au travail manuel, à l'artisanat, à une vie plus simple et plus cohérente.

· Des rencontres inter-religieuses. Des spiritualités dans lesquelles le corps retrouve sa place.

· Des mouvements non-violents, écologiques, de lutte contre une société, une économie, une science " marchandes ".

Deux crises majeures ont secoué l'Arche pendant cette période.

Pierre Mohandas, avant de partir pour le Maroc, a remis la "responsabilité patriarcale"du domaine de la Borie à Jo Pyronnet, le" capitaine" de l'Action Civique Non Violente". Jo, dans la dynamique de ce qu'il avait initié à l'A.C.N.V., et dans la mouvance de mai 1968,a voulu privilégier l'ouverture aux problèmes et aux aspirations du monde. Shantidas, à son retour après un long séjour en Argentine, n'a plus reconnu sa Communauté. Un conflit s'en est suivi entre ces deux fortes personnalités. Cela s'est terminé par la soumission de Jo et par la création d'un trio de "Responsables" à la place du "Patriarche". Cet épisode a laissé des blessures durables, car beaucoup de Compagnes et de Compagnons aspiraient à cette ouverture.

Le souffle du Renouveau charismatique a bouleversé l'Arche à partir des années 70. La Communauté a été en pleine effervescence : certains compagnons ont été renouvelés en profondeur dans leur vie de prière, dans leur vocation et dans leur relations avec les autres. Par ailleurs, des problèmes psychologiques et sentimentaux sont venus à la lumière et ont parfois entraîné des départs et, des ruptures. Le Mouvement lui-même a été touché: des Amis ont quitté l'Arche pour se constituer en groupe ou en communauté du Renouveau. Face à cette tornade, Shantidas a demandé aux Compagnons et aux Compagnes de suspendre leur vœu, de ne plus porter la croix, et de préparer, avec lui, une refondation de l'Arche. Ce temps de suspension a duré deux ans, jusqu'au premier Chapitre Général de l'Ordre en 1975.
 
1975

Le Chapitre Général de refondation de l'Arche a adopté, à l'unanimité des présents, des Constitutions, une Règle, un texte des vœux, une définition de "l'Enseignement" qui, à quelques modifications près, ont régi l'Arche jusqu'à aujourd'hui. En particulier, il a décidé que l'enseignement, le vœu, les constitutions, quand au fond, ne peuvent être modifiés qu'à l'unanimité et du vivant du fondateur (" Etat de la Règle ", p.8).

Certains Compagnons et Compagnes, n'ayant pas eu la force d'exprimer leurs réserves, voire leur opposition sur tel ou tel point, ont mal vécu cette unanimité. D'autres n'ont pas repris ce nouvel engagement.

Ces Constitutions ont structuré l'Arche en Ordre et Mouvement; elles ont donné l'image de la roue avec son moyeu, l'Ordre, et ses rayons, le Mouvement.
 
1975-1992

L'Arche a connu une période de croissance et d'expansion, certes modestes, mais tout de même significatives. Le nombre de Compagnons et de Compagnes a atteint la centaine. En France, mais aussi en Espagne, en Italie, au Québec, des maisons communautaires ont été fondées: il y en eu jusqu'à treize.

Le Chapitre Général de l'Ordre de 1984 a mis à l'essai des " dispositions d'entrée dans l'Ordre des chercheurs de vérité sans appartenance religieuse ". L'Ordre qui, jusque là, n'acceptait que les croyants des grandes religions, s'est ouvert à ceux qui n'ont pas de référence explicite à Dieu. La place et le sens du vœu ont été mis en question.
 
1992-2003

C'est en 1992 que la décroissance de l'Ordre a commencé pour arriver en 2003 à soixante cinq Compagnons, trois maisons communautaires régulières et trois fraternités.

Les fermetures de communautés, les départs de Compagnons et de Compagnes ont été souvent difficiles et douloureux. Ils ont mis en évidence des dysfonctionnements structurels et relationnels. L'Ordre a engagé un long travail pour "nommer ce qui ne va pas" et pour essayer d'y remédier.

Des structures nouvelles sont nées: la C.A.N.V.A. (Coordination de l'Action Non-Violente de l'Arche), les fraternités qui regroupent des Compagnons et des Compagnes qui ne sont pas en maison communautaire.

Le Mouvement a pris une certaine maturité et indépendance par rapport à l'Ordre. Il a organisé le premier Chapitre Général et international du Mouvement. Un Conseil du Mouvement francophone, à coté du Conseil de l'Ordre, a vu le jour, ainsi que la C.I.M.A. (Coordination Internationale du Mouvement de l'Arche).

De nouvelles manières de vivre la dimension communautaire ont émergé. Les différences de forme de vie entre les membres de l'Ordre et ceux du Mouvement se sont estompées.

L'Arche a-t-elle touché terre? Ces germes de vie que, prophétiquement, elle sauvegardait, (la non-violence, "le respect émerveillé et miséricordieux de tout ce qui vit", la dimension communautaire de la vie en société, l'inter religieux, etc.), par elle, mais aussi en dehors d'elle, ont pris racine dans le monde et ne demandent qu'à se développer. L'Arche est-elle toujours pertinente? Quelle est son actualité? Quelle est sa mission aujourd'hui?

 2003-2012

Apres un long travail et l'élaboration d'un document complet sur les principes fondateurs et la nouvelle organisation, voté lors du chapître de 2005, le renouvellement s'est mis en place avec la naissance de " La communauté de l'Arche, non-violence et spiritualité ", qui a remplacé les anciennes structures, Ordre et mouvement. Un seul engagement pour tous, une même reconnaissance et un même pouvoir, quel que soit le milieu social dans lequel ils/elles agissent. La mission de l'Arche ainsi que les principes fondateurs et la nouvelle organisation ont été clairement établis dans un document unique, mis à jour et confirmé lors du Chapître 2012, qui est maintenant le repère pour tous les engagé/es.
    La communauté de l'Arche a du d'abord faire un travail de réappropriation de la nouvelle identité, en faisant le deuil de l'ancien pour s'ouvrir au nouveau. Pour les uns, cela a été un temps douloureux, qui en a conduit certains à un départ ; pour les autres, un temps de libération, qui leur a permis de revenir. Plus que jamais la Communauté a du s'enraciner dans la non-violence pour garder l'unité. Peu à peu, la formation des nouveaux engagés s'est mise en place même si l'Arche continue à manquer de jeunes.
    Dans cette étape, la nouvelle Communauté de l'Arche a su garder ses racines tout en s'ouvrant de plus en plus à l'appel de notre société : des nouveaux projets, comme la Fève et les Universités d'été sont nés ; des maisons communautaires, comme  Chambrelien en Suisse et Friendenshof en Allemagne, ainsi que des fraternités en Italie et en France, ont pu être reconnues ; des nouveaux groupes d'amis au Brésil, au Mexique, sont en train de se constituer...

    Lors du chapître général en 2012, trois axes d'action complémentaires se sont manifestés:
   
    1) D'une part le désir de renforcer le "faire communauté" : soif de plus de liens fraternels, de soutien et d'écoute mutuelle, soif de plus de relation, de communication.

    2) D'autre part, le besoin de faire jaillir la créativité, en favorisant la mise en place de nouveaux projets, qui participent aux besoins pressants de transformation de la société. Les expériences du vivre-ensemble, de communication non-violente, de l'action civique dans le respect de chaque personne, de l'accompagnement de la mise en place de projets collectifs, sont des ressources de la Communauté de l'Arche qui seront au service des besoins de transformation des sociétés.

    3) L'écoute des différentes voix de notre société, particulièrement celle des jeunes, et leur traduction dans les différentes propositions de l'Arche. L'actualisation des textes et des rites de l'Arche dans un langage et dans des formes compréhensibles pour les jeunes de notre temps.

    Les années à venir diront si la communauté a su les accueillir et les faire fructifier.

1.2. La Communauté aujourd'hui : actualité et mission

    1.2.1. L'actualité de l'Arche

Une Communauté pour aujourd'hui

La Communauté de l'Arche n'a de sens que si elle répond à des préoccupations et à des enjeux d'aujourd'hui. Ces préoccupations et ces enjeux existent. Il y a la mondialisation des échanges et notamment des biens matériels et symboliques, avec le risque que ces échanges n'obéissent qu'à une logique purement économiste et financière, entraînant un double effet de concentration des pouvoirs de décision et d'exclusion grandissante des plus pauvres et des plus petits. Il y a les formes multiples de violences, grandes et petites, visibles et invisibles, individuelles et institutionnelles, qui rendent la vie sociale et familiale de plus en plus précaire. Il y a les injustices au quotidien. Il y a les multiples façons de ne pas respecter les équilibres majeurs de la nature et les beautés de la création, au profit de leur exploitation systématique et en vue de leur rentabilité immédiate. Il y a aussi tous ces hommes et toutes ces femmes qui souffrent de ne pas trouver / donner du sens à leur vie et qui pourtant sont en recherche.

Dans ce contexte où les risques d'inhumanité sont réels, des hommes et des femmes luttent pour la justice et pour la paix, optent pour un meilleur équilibre personnel de leur vie, sont en quête d'un souffle spirituel qui anime leur action. C'est dans cette ligne que s'inscrit la vocation fondamentale de l'Arche. Entrer à l'Arche est un choix de vie qui se démarque radicalement de la volonté de domination sur autrui, de la violence et de l'injustice, de l'exploitation irraisonnée et illimitée de la nature, de la visée de rentabilité et de profit. C'est un appel à vivre le plus possible en harmonie avec soi-même, avec les autres, avec l'environnement, avec le sens donné à son existence. C'est donc avant tout un choix personnel de vivre d'une certaine manière, libre et dépouillée.
 
Une Communauté recentrée sur son essentiel

Comme toutes les institutions nées d'une volonté de transformation, l'Arche porte en elle le risque de s'affadir et de s'alourdir au fil du temps, au gré des circonstances de la vie et de l'histoire, de par la pesanteur des personnes et des groupes qui se succèdent en son sein. Voilà pourquoi, comme l'écrivait Lanza del Vasto lui-même:

" …les réformes sont nécessaires de temps en temps. Quand le Fondateur ne les a pas prévues, quand ses successeurs ne les admettent pas, elles se font dans la révolte et le déchirement...La réforme nécessaire n'est pas une nouveauté, c'est un renouvellement, un retour à la forme première et fondamentale qui a pu se dégrader au cours du temps, s'être amollie ou durcie à l'excès ou devenir inapplicable ou s'appliquer à contresens dans un monde changé." Lanza del Vasto

Il n'est pas question de se renier mais de se renouveler. Un renouvellement renvoie à une double exigence de fidélité : fidélité à l'inspiration et aux orientations du fondateur et des premiers compagnons, fidélité aux appels pressants des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Toute vraie fidélité est fidélité à l'inspiration originelle et fidélité à l'histoire. Voilà pourquoi le nouveau texte des Constitutions se veut recentré sur l'essentiel de la tradition en l'adaptant pour aujourd'hui.

Cet essentiel se concentre sur l'appel à vivre la non-violence, force de vérité qui relie la justice à l'amour, qui porte en elle la réconciliation avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, et qui nécessite le don de soi et l'engagement, l'élan de vie intérieure et le courage d'agir.

Non-violence, réconciliation, don de soi, engagement n'ont d'efficacité que s'ils sont vécus sur deux registres différents et complémentaires, le registre de la vie intérieure et le registre social, le registre de la conversion intime et celui de l'action sur la société. Une vie intérieure authentique va avec une implication dans l'action, un engagement social de qualité va avec une conversion intérieure. C'est dire que l'essentiel de l'essentiel est à trouver dans le ressourcement spirituel des personnes et des groupes.
 
Une Communauté ouverte

La Communauté doit s'ouvrir toujours mieux à l'intérieur et à l'extérieur d'elle-même. A l'intérieur, chaque membre et chaque groupe de la Communauté est appelé à s'ouvrir aux autres membres et aux autres groupes, dans le respect de la vocation originale de chacun. Mais chaque membre et chaque groupe doivent, en retour, tenir compte de l'intérêt de l'ensemble, dans le respect des orientations et des décisions générales. Par rapport à l'extérieur, il convient à la fois de vivre pleinement et sereinement le charisme particulier de l'Arche et de collaborer avec tous ceux- individus ou groupes - qui travaillent à l'humanisation du monde dans un esprit de non-violence, et en premier lieu directement avec ceux qui le font depuis des situations de détresse : pauvreté, persécution, oppression, menaces vitales…
 
Une Communauté réorganisée

La diminution du nombre de compagnons et de maisons communautaires, la diversification des situations de vie, l'inadaptation de certaines règles écrites et de certaines formes de langage, la volonté exprimée de se rapprocher entre personnes isolées et communautés, tout cela converge vers une nécessaire réforme des structures de l'Arche. Cette réforme poursuit un but : donner priorité à la vie et aux vivants sur l'organisation, à l'esprit sur la lettre, au présent et à l'avenir sur le passé. C'est pourquoi elle devra, le cas échéant, faire l'objet d'améliorations et de corrections au fur et à mesure du temps et des événements.
 
Quatre préoccupations sont à l'origine de la réorganisation proposée.

La première est la prééminence de sens et de valeur accordée à la personne sur les structures et leur fonctionnement : la loi est faite pour l'homme et non l'homme pour la loi. L'Arche croit aux capacités d'initiative et de créativité des personnes et à la part de vérité en chacun. La vérité et la joie de la vie commune surgissent, l'une et l'autre, des échanges et des confrontations vécus au quotidien. Tel est le sens profond de la recherche de consensus.

La seconde est la mise en place de structures au service de la conception et de la réalisation des projets dans les différents groupes de l'Arche. C'est la raison pour laquelle elles doivent être simples et claires, pertinentes au regard de la Charte et des principes fondateurs. La visée des lois et des règlements est de soutenir la liberté, le pouvoir et la responsabilité de ceux et celles qui s'engagent dans des projets concrets d'action, qu'ils soient d'ordre sociétal, politique, culturel, spirituel ou religieux.

La troisième est la proposition de différents modes d'appartenance à l'Arche. Il s'agit de les distinguer afin de ne pas entretenir de possibles confusions et indifférenciations. Chaque mode d'appartenance se donne son style d'organisation, notamment en ce qui concerne les entrées et les sorties, les modalités de rencontre, les règles financières et tout ce qui est utile à la marche du groupe. Il n'y a pas d'unité qui vaille et qui soit viable au quotidien sans principes fondateurs communs et sans organisation différenciée.

La quatrième est la mise en place des instances de décision dans les différents lieux de la Communauté de l'Arche. Il faut à la fois une instance centrale d'orientation et de décision et une autonomie des lieux particuliers, groupes, maisons communautaires, fraternités, situations isolées. C'est pourquoi des critères d'ordre juridique et symbolique sont nécessaires pour une représentation la plus claire possible, des responsabilités et des solidarités de chaque personne et de chaque groupe. La réorganisation tient compte aussi de la réalité internationale de la Communauté.
 
    1.2.2. La mission de l'Arche

La mission des membres de la Communauté de l'Arche est de mettre en œuvre l'esprit et les moyens de la non-violence là où ils sont amenés à vivre, selon la vocation personnelle de chacun.

Enracinée dans son histoire d'expérimentation de la non-violence dans tous les aspects de la vie, l'Arche montre que d'autres manières de vivre, d'agir, d'entrer en relation sont possibles, à partir du lien étroit établi entre la vie spirituelle, l'éthique, l'action sociale et politique.

Cette mission est large, elle permet à chaque personne et à chaque groupe de trouver sa place dans le travail commun pour plus d'amour, de justice et de paix dans le monde.

La mission est nourrie par :

· un esprit commun qui est la conviction profonde que seule la non-violence peut permettre aux hommes et femmes de toutes les cultures, de vivre en paix, paix qui n'est pas absence de conflits mais dépassement de ceux-ci par une nouvelle manière d'être les uns avec les autres, par un mode de relation autre entre les peuples, par une bonne gestion des biens et des ressources communs pour que personne n'en soit dépourvu ou exclu …

· une culture commune de recherche de la paix et de la justice par tous les moyens qui respectent l'homme et son environnement. Cette culture se vit en maison communautaire, en groupe de réflexion et d'action non-violente, en fraternité, en famille ou en témoins solitaires reliés à l'ensemble de la communauté par un même engagement …

· une orientation commune qui est de répandre cet esprit et cette culture autant qu'il est possible, partout sur la surface de la terre, par l'exemple et l'amour et non par la force …

· un ressourcement spirituel commun dans les textes sacrés des différentes traditions, en s'appuyant sur les exemples de vie non-violente de tous les saints et prophètes de tous les temps, car ils ont en commun d'avoir vécu pour servir leurs frères et soeurs en humanité, avec les armes de paix, de justice et de charité de leur temps.

· et un engagement commun de tous les compagnons et compagnes, renouvelable chaque année.
  
 2. Les principes fondateurs



2.1. Conversion intérieure et spiritualité de la relation


La non-violence expérimentée dans l'Arche nécessite un retour sur soi, un mouvement de conversion - jamais achevé - afin d'appréhender l'unité intérieure de chaque créature et l'unité de la Création. Elle repose sur ce que l'on peut appeler une spiritualité de la relation, la contemplation du fait que nous sommes tous reliés les uns aux autres, animés du même souffle. L'autre, aussi étranger ou étrange qu'il puisse paraître, m'est un semblable.
 
L'Arche s'inscrit dans ce courant qui reconnaît à la personne humaine, non seulement ses dimensions physique, psychique et sociale, mais aussi sa dimension spirituelle. C'est cette dimension spirituelle qui pousse la personne à faire en sorte d'être et de rester sujet et non objet ; qui la met en mouvement , en chemin, dans une quête de vérité, de beauté, dans une recherche sur le sens à donner à sa vie ; qui l'introduit dans la contemplation du mystère de la vie et de la mort ; qui la fait dépasser les besoins d'avoir et de faire pour aspirer, surtout, à être, être pleinement soi-même, digne, debout et reliée aux autres.
 
L'Arche reconnaît en tout homme cette dimension spirituelle indépendamment d'une appartenance religieuse ou confessionnelle. A partir du fond commun des grandes sagesses de l'humanité, elle propose un chemin de connaissance, de possession et de don de soi. Elle incite chacun de ses membres, par des exercices simples, à cultiver la présence à soi-même en commençant par le rappel de la conscience, qui consiste à suspendre l'activité un cours instant pour se retrouver soi-même et tourner son regard intérieur vers l'essentiel ; à cultiver la présence aux autres par l'attention, le service, la pratique de l'hospitalité ; la présence au Tout-Autre par la méditation et la prière. Elle invite chacun à chercher l'unité intérieure de son être, par une ascèse bien comprise (jeûne, silence), par le chant, la danse, la pratique des arts et du travail manuel, par des exercices corporels, de détente et de contrôle du souffle. Elle donne à la fête, expression communautaire de cette unité, une place privilégiée.
 
Les pratiques spirituelles proposées par l'Arche, qui trouvent leurs prolongements dans les enseignements données par les diverses religions et écoles spirituelles, engagent dans cette quête d'unité intérieure pour une plus grande ouverture, une meilleure relation à l'autre : " L'homme, écrivait Lanza, est un vivant, sinon un et conscient, du moins capable d'unité et de conscience et par conséquent d'union consciente, ou amour ".
 
N.B. Position de l'Arche par rapport aux religions

Depuis sa fondation, la position religieuse de l'Arche repose sur un double principe :

- fidélité et enracinement de chacun dans sa propre tradition

- respect et ouverture aux autres traditions.
 
La Communauté de l'Arche respecte et accueille le cheminement spirituel de chacun à l'exclusion de tout fanatisme ou sectarisme. Toutefois, elle invite les membres croyants à se " relier ", à s'enraciner dans une tradition religieuse, pour la pleine expression de leur vie spirituelle et afin d'éviter les confusions et le syncrétisme.

La Communauté reste structurellement indépendante de toute religion ou confession. Cependant il est possible, au sein de l'Arche, que l'un ou l'autre projet soit conçu par des hommes et des femmes souhaitant exprimer et vivre leur foi commune.
 
2.2. Non-violence


" Non-violence : solution des conflits, force de la justice, levier de la conversion "
 
S'il fallait ramener à un mot les fondements et orientations de la Communauté de l'Arche, ce mot serait " non-violence ".
 
Les membres de l'Arche ne sont pas non-violents : ils choisissent en toute conscience de tendre à le devenir. La non-violence est un chemin de vie tandis que la violence, qu'elle soit physique, psychologique ou institutionnelle, est un chemin de mort(*). La non-violence est aussi un choix de vie car elle engage toute la vie. Il ne s'agit pas de tenter la non-violence dans certains domaines seulement, mais de s'y essayer sur tous les plans.
 
Par la non-violence on ne cherche pas à nier la violence mais à la transformer en une alternative constructive, à refuser ce qui est mortifère, destructeur, pour développer une bienveillance active envers tout ce qui vit. Celui qui s'y réfère s'applique donc à dire non à la violence sous toutes ses formes, y compris et tout d'abord à sa propre violence.
 
Tendre à devenir non-violent, c'est en premier lieu gérer sa propre violence ; non pour la refouler mais pour la reconnaître, l'apprivoiser et convertir cette énergie négative en énergie positive. Nous sommes donc toujours en situation d'expérimenter la non-violence, sans avoir besoin d'attendre que telle et telle conditions soient réunies.
 
Dans la vie quotidienne, l'exigence de non-violence s'accorde avec notre volonté de respect de l'autre et de respect de la Vie. Dans les combats que nous menons, le choix de moyens non-violents est en cohérence avec nos aspirations à plus de justice et de paix.

Cette recherche a forcément une dimension personnelle - c'est un travail sur soi-même ; une dimension conjoncturelle - non-violence avec ses proches, dans la vie quotidienne ; elle doit aussi être mise en œuvre sur un plan politique et social dans le cadre de campagnes d'actions et de missions spécifiques (accueil, formation, immersion dans une population, lieux de vie '' alternatifs'', etc…). Si l'engagement dans le champ politique requiert un minimum de formation, il ne s'agit pas pour autant d'attendre d'être parfaitement préparé avant de participer à une action non-violente formelle (dénonciation ouverte d'une injustice, désobéissance civile…) : l'action elle-même est formation et enseignement.
 
La non-violence est donc tout d'abord une expérience, l'incarnation d'une exigence, un chemin. Bien comprise, celle-ci, loin d'inhiber notre force créatrice et notre saine combativité, les canalise et leur donne sens. Cette expérience, ou plutôt ces expériences, sont le fait d'une vie. " Non-violence et vérité sont comme les deux faces d'une même médaille ", disait Gandhi. De même que celui-ci a considéré sa vie comme une suite d ' ''expériences avec la vérité'', la vie d'un membre de l'Arche est une expérience continue dans la recherche de vérité et de non-violence.

(*) Pour violence nous entendons le fait des personnes et des structures portant atteinte à l'intégrité des hommes et des femmes et, plus largement, ayant pour conséquence la destruction des équilibres de vie.
 
2.3. Service, partage et travail

" D'où t'arroges-tu le droit de donner, toi qui n'as rien que tu n'aies pas reçu, toi qui n'as rien rendu de ce qu'on t'a donné ? Ne donne pas : partage. "
 
Partout dans le monde, et notamment dans nos sociétés occidentales, nous pouvons constater que l'être humain est habité par un esprit de possession, de profit et de domination qui le pousse à exploiter son prochain. Sans prétendre évidemment être indemnes de ce penchant universel et originel, les membres de l'Arche entendent y substituer un esprit de partage et de service.
 
Ils découvrent la joie de partager ce qui leur est donné : temps, travail, argent, vie spirituelle, savoir-faire, connaissances, plutôt que de les garder pour leur seul usage et leur seul profit. Sans négliger la satisfaction de leurs propres besoins - besoins matériels, de sécurité, de reconnaissance - ils s'attachent à ce que ceux-ci ne soient pas démesurés et portent attention aux besoins des autres.
 
Les membres de l'Arche conçoivent leur travail comme un service rendu à leurs prochains. S'efforçant de se dégager des activités mortifères, de ne pas être complices de logiques d'exploitation de l'homme, ils se posent la question de la finalité de leur travail : est-il bon pour la société ? utile ? Et la question des moyens employés dans leur activité : sont-ils respectueux de l'environnement ? subordonnés aux exigences de justice et de partage ?
 
Le travail est donc pour eux un outil de transformation de la société, un acte militant permanent qui contribue au partage des richesses et à la construction d'un monde plus beau. Alors que dans nos société tant d'hommes et de femmes sont privés d'emploi, il est sans doute plus digne d'être chômeur occupé à des tâches mal reconnues mais socialement utiles que d'avoir une " bonne place " où l'on s'emploie à une activité nuisible. La valeur du travail, pour un membre de l'Arche, ne se mesure pas d'abord en terme de revenu, de profit, de rendement, mais de participation à une société plus humaine. Dans cette perspective, le travail manuel et les tâches demandant un effort physique, trouvent leur juste place en n'étant pas réservés à ceux qui y sont forcés mais assumés comme services indispensables à la communauté humaine et auxquels chacun, autant que possible, devrait prendre part.
 
Mais le travail est, tout autant qu'un apport aux autres, un merveilleux outil de connaissance de soi et d'accomplissement personnel. " C'est en faisant que l'homme se fait ", disait Shantidas. En travaillant l'Homme peut travailler sur lui-même, s'appliquer à demeurer dans la présence à lui-même, aux autres, à la Création - ceci est vrai en particulier dans le travail manuel. En possédant un métier qu'il aime ou en s'adonnant à des tâches qui ont du sens pour lui, il se construit tout en construisant une société plus humaine. A condition toutefois d'inscrire le travail dans un équilibre de vie où il ne saurait prendre toute la place.
 
NB.

L'autorité relève du même esprit que le service. C'est une charge, non un honneur. Elle se démarque de toute volonté de pouvoir pour le pouvoir et de toute volonté de se faire valoir pour se faire valoir. Elle est service, c'est à dire disponibilité de soi, de son temps, de ses compétences, pour accomplir des projets et pour réaliser la mission de l'Arche à ses différents niveaux. Son but est de faire croître le plus possible les personnes et les groupes.
  
2.4. Simplicité de vie

 

" Il faut vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. " Gandhi
 
La simplicité de vie dans l'Arche c'est le choix volontaire de limiter l'avoir pour permettre le libre développement de l'être. C'est une action non-violente de lutte contre le gaspillage et l'accaparement.

De même que les membres de l'Arche ne sont pas non-violents mais tendent à le devenir, de même ils tendent à simplifier leur vie.

Cette simplification volontaire, c'est à dire assumée et acceptée, n'est pas un objectif en soi, mais un moyen, un moyen essentiel pour mieux vivre et mieux être, pour devenir plus humain et plus libre, pour mieux assumer les engagements pris.

  Pour les membres de l'Arche le partage, la recherche de solidarité et de justice avec les plus pauvres donnent sens à leur choix de simplification de vie. Ils veulent rendre cohérents leurs comportements personnels avec leurs orientations sociales. Le respect du vivant et de l'environnement ont aussi une place importante dans leur souci de simplification.

Le fruit du partage est une libération par rapport à la poursuite de biens matériels superflus : cela donne de la disponibilité et permet de consacrer de la présence, du temps et des forces à des relations et à des engagements plus profonds.
 
La recherche de simplicité dans les modes de vie va de pair avec la recherche de beauté. La beauté a une dimension de profondeur. Elle apaise, réjouit, nourrit et dynamise la sensibilité. Elle ne se réduit pas à l'esthétique.

  " Qu'est-ce que la vérité des formes ? La splendeur du vrai ? C'est la beauté … la vérité c'est l'être et être c'est être un, uni et accordé et que le dehors exprime le dedans "

En cela la beauté est une parole forte d'une manière d'être et de vivre dans l'Arche.
 
2.5. Cohérence et responsabilité

 
" Or la plus haute spéculation autour de la Vérité absolue ne vaut pas le moindre pas réel, d'un homme réel, s'avançant dans la réalité, car la spéculation n'est que jeu et figures tandis que le pas est vrai. " Lanza del Vasto 

La cohérence, ou l'unité de vie, est un principe fondateur dynamique qui relie la pensée, la parole et l'acte. Autrement dit, c'est l'ajustement de l'acte à la conscience éclairée. 

Le travail intérieur (enraciné dans la présence au présent et nourri par la méditation, la prière, le rappel, les temps de silence et de retraite, etc.) conduit vers un travail pour plus de justice et de solidarité. C'est pourquoi l'Arche relie ces deux pôles : la vie spirituelle et l'engagement social, l'un étant indissociable de l'autre. 

La cohérence est liée à la responsabilité : savoir accepter le poids de la parole donnée, de l'acte engagé est essentiel. Dans une société où les personnes ont de plus en plus de mal à s'accepter responsables, l'Arche nous invite à reconnaître la responsabilité de nos actes, à assumer nos choix avec leurs lots de bienfaits ou d'erreurs qui en découlent. 

NB. 1) De l'engagement commun dans la Communauté de l'Arche, résulte une coresponsabilité de fait entre les membres engagés, proportionnelle et relative au niveau d'implication des personnes. Cette coresponsabilité se veut interpellation de discernement et entraide constructive. C'est le rappel de la cohérence et de la responsabilité qui donne le cadre de cette relation inter-personnelle. La coresponsabilité ne se substitue pas à la loi civile ou pénale, qui est référence en cas de nécessité.

2) La recherche de cohérence, d'unité de vie, implique le travail d'unité de la Communauté dans le respect de la diversité de ses membres et de leurs avis. Cela se traduit dans les prises de décision par la recherche de consensus, chaque fois que cela est possible. Le consensus permet le débat, les confrontations, voire le conflit : les réserves, les oppositions des minorités sont notées dans le texte de la décision. 

2.6. Solidarité

 
" Tous les hommes sont frères " Gandhi
 
La Communauté de l'Arche fait partie de ces mouvements qui sont au service des hommes et des femmes de leur temps. Ses membres choisissent d'œuvrer dans un monde qui est le leur même s'ils n'en partagent pas toutes les valeurs.
 
Alors que des pans entiers de la planète sont à feu et à sang ou en danger de destruction, alors que des barbaries les plus brutales font régresser la fragile humanisation des peuples, alors, cependant, que des îlots de plus en plus nombreux d'un authentique niveau d'humanité maintiennent l'espoir, l'Arche se veut une minorité agissante parmi d'autres.
 
Cette solidarité avec tous les êtres s'appuie sur la nécessité du respect absolu de la Loi fondamentale ou Loi symbolique indiscutable qui est le respect de la Vie et de la dignité de la personne. La référence à cette Loi, qui est reprise dans le texte de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, est au cœur même des engagements non-violents de l'Arche.
 
Tout membre, tout projet, de la Communauté de l'Arche se réfère donc à la fois à son identité singulière (manière spécifique de faire et d'être dans l'Arche), et à son identité de commune humanité (solidarité et partenariat avec d'autres, personnes ou groupes).

Cette solidarité avec tous les êtres en quête de dignité, de justice et de paix demande audace et intrépidité. Poser des actes d'objection, de rupture par rapport au désordre institutionnel établi, est parfois nécessaire : la formation à l'action non-violente veille à préparer à cette éventualité. 
 3. La Charte

 

 
Charte de l'Arche

A la suite de Gandhi et de Lanza del Vasto,

les membres de la Communauté de l'Arche font le choix de la non-violence qui s'enracine dans un travail sur soi et une recherche spirituelle.

Ils choisissent :

- de s'ouvrir au service et au partage,

- de vivre simplement,

- de respecter tout ce qui vit,

- d'agir pour la justice et la paix par des moyens non-violents.


Les membres de l'Arche se reconnaissent par leur adhésion à cette Charte.

Ce texte ne dit pas tout de l'Arche, mais ses fondements et son orientation y sont concentrés. Il en donne les bases et la direction.

Faire partie de l'Arche, c'est prendre ce chemin de non-violence où l'on rencontrera cet appel à une vie simplifiée, à l'attention à l'autre, au travail sur soi-même, à l'écoute du Tout-Autre, et à l'action pour plus de paix et de justice.
   4. L'engagement

 

4.1. Le sens de l'engagement

  " Tant que l'homme est flottant et mouvant comme l'eau et le sable, on ne peut rien fonder sur lui. Mais tandis qu'autour de lui et en lui tout semble changer, il reste un fond qui est, qui est lui-même, gage du futur, témoin d'éternité… " Lanza del Vasto
 
Entrer dans la Communauté de l'Arche, s'y engager, est un choix personnel en réponse à un appel intérieur.

L'engagement, acte de se lier par une parole donnée, est un fondement de l'Arche parce qu'il enracine l'être humain, qui peut ainsi se déployer et porter du fruit.
 
L'engagement dans l'Arche comporte deux dimensions :

- une dimension verticale, qui appelle à un approfondissement intérieur selon le cheminement spirituel de chacun.

- une dimension horizontale, qui invite à vivre la non-violence dans une réalité sociale propre à chacun, ou par la participation à un projet reconnu par le Conseil de l'Arche,
 
4.2. Un engagement commun, des expressions diverses

  S'avancer sur les chemins de la non-violence, force de vie et de vérité qui concilie la justice et l'amour, tel est le point central de l'engagement dans l'Arche, qui implique un travail sur soi, le service et le partage, une vie simple, l'exercice de la responsabilité, l'action pour la paix et la justice.
 
L'Arche étant ouverte à des sensibilités différentes, cet engagement peut être pris selon des formulations diverses. Il est nécessaire pour les uns, dans un engagement de vie, de prendre à témoin et de nommer ce qui pour les autres est précisément innommable et impersonnel.
 
Pour les uns cet engagement est pris en référence à une appartenance religieuse précise, pour d'autres devant Dieu mais sans référence à une religion particulière, pour d'autres encore il est pris sans faire mention d'un Dieu.

Selon les sensibilités, l'engagement central prendra ou non la forme d'un vœu ou d'une promesse, sans qu'il n'y ait la moindre prérogative liée au choix d'une option ou d'une autre. Le vœu et la promesse sont liés à une relation à Dieu et à une appartenance religieuse.

    4.3 Formule d'engagement


Dans la formule d'engagement, certaines parties sont donc personnelles et d'autres communes. Cette formule se décline donc ainsi :
 
Tous, pour commencer : silence

En marron, expression commune pour tous

En italique gras , expression en option

Tous, pour conclure : silence

    
Formule d'engagement pour tous les engagés de l'Arche


Dans la Communauté de l'Arche,
 
Je m'engage à        Je fais vœu de       Je promets de
 
m'avancer sur les chemins de la non-violence

force de vie et de vérité

qui s'enracine dans le travail sur soi

et la recherche spirituelle

et s'exprime dans le service et le partage,

le choix d'une vie simple,

le respect de tout ce qui vit

et l'action pour la justice et la paix

par des moyens non-violents.

 
  

Chaque groupe, (maison communautaire, fraternité …) peut expliciter cet engagement commun dans une formulation qui lui est propre, à usage interne, selon sa sensibilité et sa règle de vie.

  
II. Organisation et fonctionnement

 
 5. Mission et champs d'action de la Communauté de l'Arche

 

La Communauté de l'Arche a pour mission de favoriser toutes les initiatives, formations et expériences qui vont dans le sens de l'étude et de la mise en pratique de la non-violence.

cf. § 1.2.2. page 10 " La mission de l'Arche" et chapitre 2. " Les principes fondateurs"
 
S'inspirant des réalisations passées ou présentes, tout membre de la Communauté de l'Arche est invité, là où il se trouve, à s'engager dans des champs d'action et à en ouvrir de nouveaux:
 
5.1. Conversion et connaissance de soi

  La Communauté de l'Arche propose à chacun de ses membres d'accueillir et de convertir sa propre violence intérieure avec une série de moyens comme :

- le rappel, la méditation, la prière, le jeûne, le silence, la veille, des exercices corporels de détente, d'attention, de concentration, de travail du souffle,

- des parcours dans des chemins de guérison intérieure, spirituels et/ou psychologiques.

- la recherche de beauté

- l'expression artistique : le chant, la danse, le théâtre, la calligraphie, l'expression picturale, ...

- le travail manuel : travaux de la terre et ménagers, artisanats... .

5.2. Le travail relationnel

  S'inspirant des recherches et expérimentations passées et présentes en psychologie et sociologie, les membres de la Communauté de l'Arche sont invités à se former à la communication, la médiation, la gestion des conflits, et à s'exercer à la mise en pratique de ces méthodes dans leur vie quotidienne ; certains peuvent devenir formateurs.
 
5.3. L'engagement social

 

Des membres de la Communauté de l'Arche s'impliquent dans des projets sociaux concrets touchant à l'éducation et la formation à la paix et la non-violence, l'accueil, le soutien aux plus démunis, la vie associative.
 
5.4. L'engagement politique pour la paix et la justice

 
Les membres de la Communauté de l'Arche participent, dans la mesure de leurs forces, à des actions non-violentes de type pétitions, manifestations, désobéissance civile, interventions civiques, là où la personne n'est pas respectée et où la paix et la justice sont bafouées.

5.5. Les choix économiques

  Les membres de la Communauté de l'Arche s'orientent vers des choix non-violents sur le plan économique et financier dans leur vie quotidienne par des styles de vie personnelle, professionnelle et/ou communautaire tendant à réduire les besoins et à développer d'autres richesses humaines que les seuls biens matériels.
 
5.6. Les choix écologiques et éthiques

 
Les membres de la Communauté de l'Arche développent une bienveillance envers tout ce qui vit et orientent leurs choix de vie dans le sens du respect et de la sauvegarde des êtres vivants et de l'environnement :

- vie simple, diminution de la consommation d'énergie, préférence pour les énergies renouvelables, gestion et réduction des déchets,

- recherche d'un équilibre alimentaire privilégiant le végétarisme et l'agriculture biologique,

- respect des barrières entre espèces,

- refus du brevetage du vivant.
 
5.7. Enracinement spirituel et ouverture aux autres traditions

 
Les membres de la Communauté de l'Arche s'efforcent d'être des chercheurs de Vérité en s'enracinant dans un chemin spirituel lié ou non à une tradition religieuse ; ils recherchent l'ouverture aux autres traditions dans un grand respect de celles-ci. Ils peuvent être amenés à interpeller les autorités religieuses sur leur engagement pour la paix et la non-violence et participer à des rencontres et/ou prières inter-religieuses.
 
6. Les membres de la Communauté de l'Arche

 
 
6.1. Les Engagé(e)s



- Ils connaissent les fondements et orientations de la communauté et y adhèrent.

- Ils font un engagement explicite dans la communauté.

- Leur admission se fait après une période de connaissance mutuelle et de formation .

- Ils participent à :

- la vie régionale

- aux rassemblements annuels.

- Ils ont voix délibérative aux assemblées.

- Ils payent une cotisation annuelle.
 
6.2. Les Ami(e)s


- Ils connaissent les principes de l'Arche .

- Ils se reconnaissent dans la Charte.

- Leur engagement est tacite et informel .

- Ils sont invités à participer à la vie régionale et aux rassemblements annuels .

- Ils ont voix consultative aux assemblées.

- Ils payent une cotisation annuelle s'ils le souhaitent (cf. 9.6.1.3.)
 
 7.   Formes de vie dans la Communauté de l'Arche

 

A l'intérieur d'un pays et/ou d'une région, les engagé-es et les ami-es, célibataires, en couple avec ou sans enfants, vivent et se regroupent dans la Communauté de l'Arche sous des formes variées : en maison communautaires, fraternités, groupes projet, groupes locaux, groupes d'actions non-violentes, etc.
7.1. La vie du pays ( ou ensemble linguistique / continental )

  Chaque pays fonctionne avec un Conseil formé par les délégués des régions et/ou des pays constituant cet ensemble.
    
7.2. Maisons et groupes communautaires

 
7.2.1. Maison communautaire
 
C'est un lieu de vie regroupant des engagé(e)s et des ami(e)s et souvent des familles qui mettent en commun partiellement ou totalement leur habitat et leur outil de travail.
La maison communautaire est un lieu d'engagement, d'expérimentation et de formation à différentes dimensions de la Communauté de l'Arche. Elle donne à celle-ci une visibilité et offre un lieu d'accueil et de réflexion.

Elle porte un ou des projets présentés au paragraphe 7.4.

Chaque maison se donne une règle de vie en harmonie avec la Charte de la Communauté de l'Arche, peut établir un engagement spécifique à sa vocation propre, et forme ses engagés-es à la vie communautaire.
 
7.2.2. Groupe communautaire
 
En ville ou dans un village, le groupe communautaire permet de vivre certaines dimensions de la vie communautaire : partage économique, partage du travail ou de l'habitat, ... .

7.3. Groupe projet

 
C'est un regroupement d'engagé(e)s et d'ami(e)s qui mettent en oeuvre un des champs d'action de la Communauté de l'Arche ; c'est une réalisation concrète qui se fait en son nom et en manifeste l'identité.

Le Groupe projet définit les objectifs poursuivis, les méthodes et les moyens qu'il se donne (temps, matériel, finances,.... ) ainsi que les membres qui le prennent en charge.

Pour être validé, un projet doit être reconnu par le Conseil de son pays ou, à défaut, par le conseil international.

Le Groupe projet doit rendre compte de son activité au Conseil concerné et s'assumer financièrement même si des demandes d'aides financières à diverses instances de l'Arche sont possibles.
 
7.4. Groupes locaux

 
Le groupe local, qui peut être à la dimension d'une ville, d'un département ou plus, rassemble des engagé(e)s et des ami(e)s pour approfondir le message de non-violence et de travail sur soi de la Communauté de l'Arche, partager certaines activités, promouvoir et participer à des actions non-violentes pour la Justice et la Paix ; de ce fait , le groupe local est aussi lieu de formation.
 
7.5. Fraternités

 
Certains membres de la Communauté de l'Arche, engagé(e)s ou ami(e)s, font le choix de se retrouver pour un partage de vie et d'entraide spirituelle et éventuellement matérielle : ils forment alors une fraternité.
 
 8. Accueil et Formation



8.1. Accueil

  L'engagement dans la Communauté de l'Arche se fait après un postulat de trois ans .
 
La demande est accueillie par le groupe régional ou de référence auquel l'ami(e) participe, le groupe donne son avis . Puis la décision est prise par les engagé(e)s de la région ou du groupe de référence après consultation du Conseil du pays.

Les ami(e)s isolé(e)s, souhaitant postuler, établiront des contacts avec un groupe, un projet, une maison communautaire même éloignés .
 
L'engagement est renouvelable chaque année, même si dans l'esprit il s'inscrit dans la durée . Il se prononce habituellement lors du rassemblement annuel du pays ou de la région ou d'une fête.
Comme expression de cet engagement sur un chemin spirituel, communautaire et non-violent, il était de tradition de donner une croix dessinée par le fondateur, la crois de l'Arche. Certains la portent, d'autres non. Cette liberté semble convenir à l'ensemble.
Pour les nouveaux venus s'engageant dans une région ou une maison communautaire, le rituel d'engagement pourra, ou non, comprendre la remise d'une croix selon la coutume ou la règle en vigueur dans la région ou la maison communautaire concernée.
 
La perte de qualité d'engagé(e) se fait par :

- non renouvellement de l'engagement

- en cas de motif grave, par décision du conseil du pays et de la région, après un travail de résolution du conflit.
 
Dans le cas d'un ré-engagement après interruption, c'est le groupe référent, après consultation du conseil du pays, qui s'accorde avec le postulant pour fixer la date et les modalités de son engagement.
 
8.2. Formation

  8.2.1. Formation

La formation comprend l'étude des textes de l'Enseignement de l'Arche résumés dans les principes fondateurs ainsi que leur mise en pratique. 

Le(la) postulant(e) vit sa formation dans son groupe et participe à des sessions organisées par la Communauté de l'Arche et proposées dans un calendrier annuel.

Il est souhaitable qu'il(elle) fasse un séjour dans une maison communautaire et même participe à des échanges entre les différents pays.
 
Le(la) délégué(e) de la région ou de la maison communautaire se porte garant de sa formation auprès du Conseil du pays.
 
8.2.2. Suivi de la formation

Le Conseil demande à un(e) engagé(e) d'assurer la coordination de la formation des postulant(e)s. Cette personne veille à ce que les différents aspects de l'Enseignement de l'Arche soient abordés pendant les trois ans de la formation.

Elle établit avec les différentes régions le calendrier des stages et sessions.
 
8.2.3. Formation continue

Chaque membre engagé est encouragé à poursuivre sa formation et sa réflexion sur la non-violence à travers l'étude et la participation à des activités, actions, stages et sessions.
 
 9. Organisation

 

9.1. Organigramme de la Communauté de l'Arche Internationale


L'organigramme est l'image d'une réalité fluctuante et évolutive


organigramme


 
 

9.2. La  Responsabilité générale et internationale de la Communauté de l'Arche : Le-la Responsable général-e ou le collège des responsables internationaux



9.2.1. Sa fonction
 
Il (elle) est le premier serviteur de l'unité et le veilleur de la fidélité aux principes fondateurs et à la mission de la Communauté de l'Arche.

Par sa vision du long terme, il(elle) garde le souci de l'évolution de l'Arche dans la société.
 
Il(elle) est le lien entre les maisons communautaires, les projets et les groupes à l'intérieur de la Communauté de l'Arche ; il(elle) en soutient la dynamique.
 
Il(elle) préside le Conseil International, le Conseil de son pays et peut participer aux Conseils des autres pays.
 
Il(elle) encourage les initiatives et les expériences en veillant à leur cohérence avec la mission.
 
Il(elle) est le responsable juridique de la Communauté de l'Arche.
 
Il(elle) représente la Communauté de l'Arche auprès de la société, en faisant connaître sa mission, ses projets.
 
Il(elle) est en lien avec les autres mouvements, notamment les autres mouvements non-violents.

Il(elle) est en lien avec les "médiateurs" de la Communauté de l'Arche qui le tiennent informé de leurs interventions.
 
Les divers aspects de sa fonction correspondent aux besoins de l'Arche. En accord avec le Conseil concerné et selon ses compétences, il (elle) peut privilégier tel aspect et déléguer tel autre pour un temps donné, afin de remplir l'ensemble de sa fonction.
 
Pour assurer cette fonction, il semble important que la personne pressentie ait le sens de l'écoute et du travail en équipe nourri par une vie intérieure ; il est souhaitable qu'elle ait l'expérience d'une vie communautaire et indispensable qu'elle ait une disponibilité temporelle ; pour cela la Communauté de l'Arche se donne les moyens d'assumer matériellement et financièrement son travail.
 
9.2.2. Désignation
 
Il(elle) est élu(e) par le Chapitre général pour une période de 7 ans, renouvelable une fois , selon les modalités suivantes :

1) Le coordinateur nommé par le Conseil International lance la consultation par un courrier adressé aux engagé(e)s et aux ami(e)s.

2) Il consulte les engagé(e)s et les ami(e)s lors des rencontres régionales et dans les maisons communautaires , ou par courrier .

3) Il reçoit par courrier les différentes propositions, en fait la synthèse, vérifie auprès des personnes citées dans la consultation si elles sont prêtes à accepter la responsabilité.

4) Il renvoie à tous les engagé(e)s la liste des personnes pressenties. Le ou la responsable général(e) issue de cette liste sera désigné(e) , par consensus et vote, lors du chapitre général.
 
- En cas d'urgence, le Conseil International peut nommer un(e) responsable intérimaire.
 
9.3. Le Conseil International et le Chapitre Général

 
9.3.1. Le Conseil International
 
9.3.1.1. Composition :

- Le ou la Responsable général(e) de La Communauté de l'Arche

- Un(e) délégué(e) du Conseil de chaque pays (2 pour l'Arche francophone).

- Invité(e)s éventuel(le)s (voix consultatives)
 
Le Conseil International se choisit parmi ses membres un(e) secrétaire et un(e) trésorier(e).


9.3.1.2. Fonctions :

- C'est un lieu de partage et de réflexion sur la vie et les engagements de la Communauté de l'Arche.

- Il convoque le Chapitre Général et le prépare en étroite collaboration avec le conseil du pays dans lequel le chapitre général a lieu.

- Il choisit le coordinateur en vue de la désignation du (de la) Responsable général(e).

- Il maintient les liens et anime les relations.

- Il s'assure que l'information circule.

- Il émet des propositions et prend des décisions sur les questions qui concernent les activités internationales.
 
9.3.1.3. Périodicité :

Les membres de ce Conseil se réunissent au moment du Chapitre Général et, si nécessaire , entre deux Chapitres ; ils restent en relation étroite par courrier ou Internet.

Les membres européens se retrouvent une fois par an.
 
9.3.2. Le Chapitre Général
 
9.3.2.1. Composition :

Le chapitre général est par définition composé de tous les engagés. Lorsqu'il doit se réunir, le Conseil international avisera de l'opportunité de convoquer effectivement chaque engagé ou d'organiser des délégations.

Les ami(e)s peuvent être invités.

9.3.2.2. Fonctions :

- Il a pour but de maintenir l'unité et favoriser la dynamique de la Communauté de l'Arche.

- Il est souverain pour revoir les fondements, les orientations et l'organisation de la Communauté de l'Arche.

- Il désigne pour 7ans un(e) Responsable général(e) de la Communauté de l'Arche.
 
9.3.2.3. Périodicité :

Il est convoqué tous les 7 ans par le conseil international.

En cas de besoin, il peut y avoir une convocation à un chapitre général extraordinaire.
 

9.4. Les modes de décision

 
La démarche première, dans la Communauté de l'Arche, reste la recherche de l'unanimité pour les décisions importantes.
 
Dans tous les cas, toute décision fera l'objet d'échanges et de recherche de consensus, ce qui permet de tenir compte des positions minoritaires qui participent ainsi à l'élaboration et l'évolution des décisions. Un vote, acquis à une large majorité ( au moins les 2/3 des présents ou représentés ), pourra compléter cette démarche consensuelle, en permettant aux réserves, voire aux oppositions, de s'exprimer et d'apparaître dans le texte de la décision.
 
9.5. Résolution des conflits : l' "Ombudsman"

 
Il semble inopportun que le (la) Responsable Général(e) intervienne personnellement dans les conflits internes de la Communauté de l'Arche.
 
Le conseil de chaque pays désigne pour une période de trois ans, renouvelable une fois, un(e) médiateur(trice).Il (elle) fait partie de la Communauté de l'Arche mais ne fait pas partie du conseil, en raison de sa fonction. Il peut être entendu par le conseil.
 
Chaque engagé, en accord avec son responsable de maison communautaire ou son délégué régional, peut faire appel au médiateur quand il en sent la nécessité.
 
9.5.1. Fonctions :
 
Il (elle) veille à la résolution des conflits, soit en intervenant directement, soit en proposant une tierce personne ; suivant les cas, cette personne sera extérieure à la Communauté de l'Arche.
 
9.6. Finances

 
    9.6.1. Règles de base
 
- Chaque engagé(e), maison communautaire, groupe, projet est autonome dans la gestion de ses finances et de ses règles internes.
 
- Chaque région, chaque pays dispose d'un fonds financier pour la conduite de ses engagements et de son fonctionnement.
 
- Chaque pays prend en charge les frais liés aux activités de son (sa) délégué(e) au Conseil International avec, si possible, un système de péréquation entre les délégué(e)s.
 
    9.6.2 Entraides, cotisations, finances

Il est bon et cohérent avec la non-violence de valoriser les échanges, partages, entraides et divers trocs.
En ce quiconcerne l'aspect financier, le Conseil de chaque pays peut percevoir des cotisations, recevoir ou faire appel à des dons et des subventions. Il fixe les cotisations en lien avec le Conseil international.

    Selon ses possibilités et les conventions internes de la Communauté de l'Arche, les Conseils des pays reversent une partie des cotisations au Conseil international ou à d'autres groupes, sous forme de prêts ou de dons ( par exemple : indemnisation des délégués et des responsables nationaux et internationaux, frais de rencontres, soutien aux groupes projets ou locaux, aux maisons communautaires, aux fraternités, contribution à des fonds de solidarité, frais de publication, financement d'actions non-violentes et/ou autres événements validés par les engagés-es ou ami-es)
 
    9.6.3 Trésorier-es

    Chaque Conseil de pays qui perçoit des cotisations nomme un trésorier qui tient des comptes. Sur demande, il les mettra à disposition du Conseil international qui pourra en tenir compte pour des propositions de convention financières internes.

   

ANNEXE


ORGANIGRAMME INDICATIF DU TRAITEMENT DES CONFLITS
  
conflits
Page mise à jour le 21 Juillet 2013
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